Le marathon trail du Mont Blanc était l’objectif de l’année.
L’inscription du groupe réussie, le tirage au sort favorable, l’organisation du
séjour à Chamonix fait, il nous reste à nous préparer physiquement. Le
programme d’entraînement décidé, il nous appartient de l’appliquer. Stellan,
Vincent, Thierry et moi Lucien, sommes arrivés relativement physiquement prêts.
Relativement, car la préparation sans acharnement, mais appliquée avec
sérénité, manque de grosses sorties en groupe. Manque de kilométrage pour l’un,
beaucoup de dénivelé pour l’autre, une impression de ne pas en avoir assez fait,
cela donne globalement un sentiment de « nous ferons comme cela ira, et
pour le mieux ». Personne ne parle de performance. Le jour du départ est
arrivé, nous voilà sur la route. Passage par la Suisse pour le trajet aller.
Arrivés à Chamonix, nous rejoignons directement l’appartement. Celui-ci est
spacieux, nous ne sommes pas déçus. Les sacs déposés, nous allons sans tarder, récupérer nos
dossards. Nous ne sommes pas les seuls, et nous devons faire la queue. Cela
fonctionne bien, nous ne perdons pas beaucoup de temps. De plus les bénévoles sont sympathiques
et souriants. Nous sommes tous très heureux de détenir « le « dossard
qui va nous permettre de faire la course. Maintenant nous pouvons faire la maraude
au village marathon expo : plein de belles choses, vêtements, chaussures,
gadgets sensés nous faire mieux courir ! Sur le chemin vers notre
logement, nous faisons quelques approvisionnements pour le repas du soir. La
fatigue du voyage, n’entame pas notre bonheur d’être là, et l’ambiance est
d’enfer. Le lendemain nous nous levons de bonne heure, afin d’assister au
départ de nos copains logés dans un autre endroit. Ceux-ci participent au cross
du Mont Blanc, 1590 partants pour le 23km. La foule
importante crée la fête du sport. Même si la majorité des coureurs ne viennent
pas pour faire un chrono, tous ont la volonté de bien faire. Être dans le
peloton, crée une dynamique qui motive et mène à de meilleurs résultats. Notre
équipe « Loulou trail » a fait son travail : Pascal Richard
clôture la boucle en 3h50, Géraldine termine en 4h08’, Valérie en progression
constante en 4h14’, Jérôme et Marc en 4h16’, Daniel en 4h 22, Hermine en 4h29’,
Manu R en 5h47’. Ils ont bien fêté l’évènement, le soir au restaurant, ils se
sont «lâchés ». L’après midi le 10km du Mont Blanc accueille 1500
concurrents. Trois vagues sont nécessaires pour un départ fluide et un bon
déroulement de la course. Marie-Jo, Alex, Christiane et Géraldine sont placées
avec les dossards rouges dans la 2ieme vague. Le déroulement de la course le
samedi après midi est parfait pour accueillir un maximum de spectateurs. Il
fait beau et chaud. Les traileurs non concernés par cette course, se
transforment en fervents supporters. Musique forte, très grosse ambiance,
l’animateur fait bien son travail. L’heure du départ approche, l’animateur fait
danser la foule, le décompte est lancé, BANG ! Le départ est donné.
Marie-Jo et Alex idéalement placées en 1ere ligne ne peuvent pas
faire un meilleur début de course,
Christiane V et Géraldine L se contente
d’une allure plus modeste. Tout de suite nous allons nous placer à un endroit
favorable pour les voir passer. Le britannique NAUESEY Paul arrive en 41’. La 1ere
demoiselle Emily Collinge (encore une anglaise) arrive en 4ieme position au
général en 43’. C’est très fort. Emilie FORSBERG , la célèbre compagne de
Kilian Jornet, 2ieme féminine . Puis Alex surgit en 1h08, notre doyenne, mais
également célèbre épouse de Lucien, en termine en 1h10’ et sur la 2ieme marche
du podium en V3femme à 17" de la 1ere place. Toujours là la grand-mère,
elle fait, avec son fils, la fierté de la famille. Christiane Vatry et Géraldine Lotterie ont terminé la boucle
en 1h18’. Nous n’avons pas manqué d’assister à la présentation du podium pour
participer au bonheur de Marie-Jo, de ses fans et de la famille. Après la remise
du trophée, la photo s’est imposée, ainsi que la tournée générale. Le dimanche c’est au
tour des marathoniens : Stellan, Vincent, Thierry. Lucien tombé 10 jours
plus tôt à l’entraînement, n’a pas pris le départ ; la côte cassée étant
encore trop douloureuse. 7h du matin départ est donné du centre Chamonix place
des triangles. Même protocole que pour les autres courses, montée crescendo de
l’ambiance, compte à rebours et Bang !
La fraîcheur matinale précède la chaleur annoncée. L’épreuve s’annonce
très dure. La tête de course part assez
vite, le reste du peloton prend le temps de savourer la traversée de la ville sous les
applaudissements de la foule bien présente. Quelques minutes suffisent pour
voir disparaitre les 2500 concurrents du marathon trail du Mont Blanc. Vite,
pour nous, supporters, il nous faut trouver le bus pour aller encourager nos
traileurs aux ravitaillements. Nous consultons l’heure : trop tard pour
les voir passer au 1er ravitaillement à Vallorcine, nous décidons de
nous rendre directement au 27ieme kilomètre à « La Tour » au pied de
la 1ère grande descente. Stellan arrive en 3h27’ en grande forme
sans être entamé par la grande montée du col des Posettes. Je suis très content
et lui conseille de rester calme et serein pour franchir les prochaines
difficultés. Thierry arrive quelques minutes plus tard, très souriant, très
heureux de courir sur ces terrains mythiques. Il prend le temps de respirer et
nous saluer. Il est un peu inquiet pour Vincent qui habituellement est devant
lui ou avec lui. Quelques instants après
arrive Vincent, il va bien mais est un peu souffrant de la hanche. Il nous dit
qu’il préfère continuer et gérer sa douleur au mieux. D’autres connaissances
sont sur la course, mais trop en retrait pour que nous puissions voir Stellan,
Thierry et Vincent à l’arrivée. Nous cherchons un moyen de locomotion pour
retourner à Chamonix. Pas de bus, pas de taxi ! Que faire ? Un bus
d’une autre ligne nous permet d’effectuer une partie de la distance. Hélas l’option
train que nous avions imaginée ne fonctionne plus car celui-ci vient de partir.
En désespoir de cause nous nous retranchons sur l’auto-stop sans trop d’espoir
dans la conjoncture actuelle. La chance est de retour une voiture se propose de
nos emmener. Chouette, nous avons encore une chance d’être à temps à l’arrivée
du marathon. Merci docteur, oui c’est « une » médecin qui nous a pris
en charge et déposé au pied des cabines des remontées au Plan Praz, lieu d’accueil
de l’arrivée de la course. Horreur une file d’attente énorme à toutes les
caisses ? Coincés au pied des remontées mécaniques, nous demandons à Raph
qui, tranquillement chez lui dans les Vosges suit la course, de nous renseigner
sur l’heure estimée d’arrivée de nos champions. Nous avons enfin nos tickets,
nous avons encore quelques minutes pour
être présents et voir nos athlètes arriver. Enfin Plan Praz, encore 300 mètres
en petites foulées pour s’installer au plus près de l’arche. Le manque
d’oxygène à plus de 2000m d’altitude nous a essoufflé. La récompense de notre
acharnement est payant, Stellan arrive au 316ieme rang, fier comme notre héros
qu’il est, en 6h04’42". Il est fatigué mais
très content de son exploit. Pour son 1er marathon, il
n’a pas
choisi le plus facile. Thierry lui aussi très heureux et très fatigué après
7h28’ d’efforts. Il est aux anges. Je reste sur place pour attendre Vincent.
Celui-ci en termine avec son enfer en 7h52’ sous la barre psychologique des 8h.
Éprouvé par les heures d’efforts, Vincent ne souhaite pas s’attarder sur place
et préfère rejoindre l’appartement. Un peu plus tard Fabienne M franchit la
ligne en 8h26’53’’. Comme souvent elle est fatiguée, mais pas plus éprouvée que
cela ! Nous ,nous retrouvons toute l’équipe. C’est le grand bonheur pour
tous, coureurs et supporters du jour; une douche et direct à la
«Le chemin des vainqueurs est toujours parsemé de beaucoup
d’efforts, de sueur, et parfois de larmes.»
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