Odile, Hubert et sylvain participeront le 14 mars 2009 à l'Eco-trail de Paris. 80 km à travers bois et champs qu'ils parcourront au pas de course. Un challenge à relever, surtout pour Odile, non voyante.

"Ca me fait peur, je ne sais pas où je vais..." Odile HOCHARD est non-voyante. A 52 ans, la Thionvilloise s'apprête à relever une épreuve, une de plus: "le14 mars, je participerai à l'Eco-Trail de Paris." Une compétition longue de 80 km, à travers bois et champs, sac sur le dos, qui débutera à Saint-Quentin et se terminera au premier étage de la Tour Effeil. Une douce folie. Pour l'aider dans son périple, deux hommes seront à ses côtés. Hubert ERARD et Sylvain STEIN, mordus comme elle. "J'ai rencontré Odile sur les berges de la Moselle, se rappelle Hbert. On se croisait chaque soir. Je lui ai demandé quelle course elle préparait." C'était il y a quatre ans, la passion a fait le reste. "Six mois plus tard on participait en duo au semi-marathon de Metz." Sylvain, lui, voulait goûter au marathon des sables. "Par hasard, j'ai discuté avec le fils d'Odile. Je lui ai parlé de mon projet. Une aubaine. Sa mère l'avait fait. Je l'ai appelée et elle m'a conseillé."
Cinq entrainements
Depuis un an, le trio cumule les expériences, les entraînements. A Thionville ou dans les Vosges. "A tour de rôle, nous lui servons de guide", précise Hubert. Relié par un lien fixé aux poignets, ils sont les yeux de leur amie. "On observe, on anticipe, on l'avertit des obstacles. C'est pas évident. C'est fatiguant. Elle est plus forte que nous ! " Odile sourit. Je suis plus endurante, c'est tout." A raison de cinq sorties hebdomadaires, les coureurs enchaînent les foulées. "C'est que du plaisir, on ne cherche pas à arriver en tête. On part à trois et on veut arriver à trois. C'est notre seul objectif." 100 km de Millau, marathon des sables, La Rochelle, plus rien n'arrête ces accros. Pourtant, si Hubert s'est mis au footing c'était avant tout pour garder la ligne. Sylvain uniquement pour se surpasser. Odile, elle faisait du tandem. "Je pensais qu'il m'était impossible de courir, j'avais peur." De l'inconnu, du faux pas, de la chute. "Une personne a proposé de m'accompagner. J'ai essayé. Finalement, je suis rarement tombée." Très vite, le jogging est devenu leur drogue. "Notre doctrine: toujours plus fort, toujours plus loin, plus haut." plaisante Sylvain.
Plus que deux semaines avant le jour J. D'ici là, ils vont "courir, courir et courir encore. On s'est fixé un chrono de dix heures pour accomplir les 80 km. Les dix derniers dans Paris m'effrayent, reconnaît Odile, il y aura des tonnes de trottoirs." Et déjâ, les trois thionvillois rêvent à d'autres aventures. "Paris en avril, le marathon des sables pour Sylvain, le trail des Vosges ensemble. Pourquoi pas la Diagonale des Fous à la Réunion... Thaiti ça serait le pied." Infatigables. "On ne sait pas où on s'arrêtera. Les autres nous prennent pour des fous, plaisante Hubert, on doit l'être un peu."
Une folie faite de défis, d'amitié, de confiance. Et de kilomètres...
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